Emmanuel Michel, Créateur d’Engagement

Je suis créateur d'engagement pour l'association InSite dans le sud de la Région Occitanie.
Notre association participe au développement d'initiatives positives en milieu rural, en facilitant notamment l'accueil de volontaires en service civique au cœur des territoires dans un programme appelé "Erasmus Rural".

Mon métier consiste à accompagner les porteurs de projets (mairies ou associations) dans le développement de leurs projets, et à faire en sorte que l'accueil de jeunes volontaires en service civiques se passe bien.

J'intervient donc en amont, pour effectuer le recueil du besoin et trouver la meilleure manière d'y répondre, puis sur la rédaction des fiches de missions et le recrutement des volontaires. Une fois les volontaires en mission, je les accompagne pour faciliter leurs projets, et résoudre les problèmes s'il y en a.
A la fin des six mois, j'interviens pour faire le bilan des missions, et voir comment pérenniser les projets.

J'ai donc une double casquette d'accompagnement de projets très divers en ruralités et d'accompagnement de volontaires en service civique.

Plus globalement, je participe au développement de l'association dans ses stratégies et la modélisation de l'action, pour être utile au plus de territoires possibles.

Fonction

Conseil, Gestion de Projet

Secteur

Développement rural

Statut

Salarié.e

Type de structure

Association

Mots clés

Milieu rural, Service civique, Accompagnement de projets, Volontariat, Association

Lien

https://www.insite-france.org/

Ton métier

En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?

L’association accompagne des projets très divers qui ont tous comme point commun d’être d’intérêt général et au service des territoires ruraux.

Que ce soient des projets environnementaux, culturels ou sociaux, nous répondons aux enjeux de la ruralités avec comme objectif d’y rendre la vie encore meilleure.

Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?

La principale qualité est celle de la relation, je suis amené à animer des collectifs réunissant souvent plusieurs associations et des élus.

Cela implique de savoir conduire des réunions et entretenir des bonnes relations avec tout le monde.

Il faut aussi savoir gérer des projets, écouter les besoins, être pédagogue sur le cadre du volontariat etc

Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?

J’aime rencontrer des acteurs et actrices des mondes ruraux qui portent des projets extraordinaires de simplicité et d’inventivité, avec des moyens souvent limités

A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?

Je travaille beaucoup seul devant un ordinateur en dehors de mes déplacements, et j’ai de plus en plus de mal avec l’outil informatique, qui nous déconnecte des projets, au final.

A ton avis, comment va évoluer ce métier dans les années qui viennent ?

Je pense que la question des mondes ruraux est en train d’exploser et que les besoins vont se multiplier. Donc les métiers en lien vont forcément se développer !

Ton engagement associatif

Décris-nous en quelques mots en quoi consiste ton engagement associatif/bénévole.

Je suis mécanicien bénévole à la Maison du Vélo de Toulouse, j’accompagne les adhérents et adhérentes dans la réparation et la remise en condition de leurs vélos.

Le but c’est d’un côté pour moi d’apprendre la mécanique, et de rendre autonome des personnes pour faciliter et développer la pratique du vélo en ville.

J’ai aussi été bénévole au RAP (Résistance à l’Agression Publicitaire) pour lutter contre la pub en ville, je participe ponctuellement à des actions d’ANV-Cop21 et j’ai été chef scout chez les Scouts et Guides de France.

Pourquoi avoir choisi de t’engager de la sorte ?

L’engagement bénévole à côté de mon travail me permet à la fois d’apprendre des choses en plus, et de compléter mes engagements au travail.

A la Maison du Vélo en particulier, cela me permet de retrouver le plaisir de travailler avec mes mains et de transmettre mes connaissances.

C’est aussi un moyen de militer autrement.

Ton parcours

Racontes-nous un peu plus en détails ton parcours… Quel a été le déclic pour ta reconversion ?

J’ai fait des études en lettres (prépa) puis en histoire (licence et master) à Brest puis à Strasbourg.

Pendant ma 2e année de master, j’ai effectué un volontariat en Service Civique au sein de l’association Coexister.

C’était en 2014-2015. Les attentats du mois de janvier 2015 ont été un véritable déclic pour moi, et mon engagement s’est fait plus militant.

J’ai ensuite été recruté au sein de l’association Coexister comme délégué général.

J’ai occupé ce poste de 2015 à 2018, j’avais 22 ans à ma prise de poste. ça a été une expérience très riche, où j’ai tout appris, de la direction d’équipe à la relation partenariale, en passant par la gestion de projet et la gestion budgétaire d’une structure en croissance.

L’une de mes missions était la mise en oeuvre d’un plan d’action sur 3 ans, et c’était donc naturel pour moi de quitter le poste une fois le plan d’action réalisé.

J’ai été recruté à InSite tout de suite après avoir quitté mon poste, au moment de la création de la structure.

Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?

Je n’ai pas du tout suivi les formations en lien avec les métiers que j’ai exercés, donc je dirais que non.

Beaucoup de choses se jouent dans l’humain dans le milieu des transitions, et ce sont des choses que l’on n’apprend pas dans des écoles ou l’universités, mais que l’on acquiert au fil de ses engagements.

Après, des compétences en gestion de budget ou en connaissance des institutions sont forcément des atouts.

Mais je crois que toutes les études offrent les capacités de travailler dans le milieu associatif. Les études permettent d’apprendre des connaissances pure, mais c’est surtout l’occasion d’apprendre à utiliser son cerveau, c’est là l’essentiel.

Toi

Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?

La bienveillance, le collectif, la justice, la créativité

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?

Pour une reconversion, je crois que le bilan de compétence en étant accompagné est essentiel. L’autre point pour moi est l’engagement bénévole, c’est un point primordial pour découvrir des domaines et enrichir ses expériences.

C’est indispensable aujourd’hui d’être engagé à côté de ses études ou son travail.

L’autre chose, pour une reconversion, c’est de réfléchir à la tâche du quotidien.

On peut se retrouver dans des associations à faire exactement la même chose que dans des entreprises classiques : de l’excel, du mail et des réunions en visio.

Alors certes, on le fait en sachant pourquoi on le fait et avec un sens derrière, mais il ne faut surtout pas idéaliser les métiers de la transition.

Si l’envie de reconversion part de l’ennui de la tâche du quotidien, il faut bien réfléchir à ce qu’on veut faire concrètement dans son travail.


Merci, Emmanuel !

Et aussi…

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