Richard Hanna, Développeur et chargé de mission Numérique Responsable

"Mesurer et réduire l'empreinte environnementale du numérique au sein de l'administration publique."

Fonction

Fonction publique, Gestion de Projet, IT, Direction / Gestion

Secteur

Education, Formation et Sensibilisation, Tech, électronique et informatique

Statut

Salarié.e

Type de structure

Administration publique

Mots clés

Numérique Responsable, Sobriété Numérique, Conseil aux organisations

Lien

https://richardhanna.dev/

Ton métier

En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?

L’objectif est d’embarquer l’administration publique française pour être plus vertueuse sur le sujet du numérique à travers sa commande publique d’achats d’équipements, à travers la conception de services numériques mais aussi dans la bonne gestion de ses DEEE, les déchets d’équipements électriques et électroniques.

Pour cela, d’abord, nous identifions les bonnes pratiques mais aussi les axes à améliorer (ils sont nombreux). Pour y répondre, nous apportons ou nous créons les méthodologies ou outils.

Un guide pour des achats numérique responsable ou un référentiel d’écoconception de services numériques sont par exemple en cours de réalisation. La réglementation sur le sujet est en forte effervescence. Nous allons mener des actions volontaires avant que cela ne devienne obligatoire, comme la conformité au RGAA, le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité.

Pourquoi l’avoir choisi ?

Je n’ai pas choisi 🙂

On est venu me trouver. J’ai découvert en 2018 le rapport « Sobriété Numérique » du Shift Project et ce fût un déclic. Foudroyant. En tant que développeur, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour transformer mon métier.

Nous étions avec mes collègues en train de transformer notre boite en coopérative (Scop). Nous avons mis la préservation de l’environnement au cœur de notre démarche d’entreprise coopérative, contributrice à l’ESS, l’économie sociale et solidaire.

Par ailleurs, nous avons lancé le podcast Techologie.net pour partager les belles rencontres et les échanges que nous avions avec les personnes engagées sur le sujet.

Quelles qualités et compétences sont indispensables pour exercer ton métier au quotidien ?

Être en veille très active sur le sujet du numérique & écologie, avoir une bonne culture numérique, avoir des notions générales des impacts environnementaux, être volontaire et engagé, écouter les gens, partager les informations, identifier les bonnes personnes qui feront avancer le sujet

Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton métier ?

Rencontrer des personnes de bonne volonté, au service de l’intérêt général, avoir de l’impact positif au quotidien à une large échelle.

A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?

La célèbre inertie de l’administration publique, le bashing permanent notamment sur les réseaux sociaux sur ceux qui s’occupent de l’empreinte environnementale du numérique, sous-entendu que le numérique est forcément écologique car permettant d’éviter des pollutions dans d’autres secteurs.

La vérité est beaucoup plus nuancée.

Le numérique, ignorant sa propre empreinte, est catalyseur de la grande accélération de nos sociétés, facilitant le transport mondial des marchandises et des Hommes.

Quelles sont les idées reçues sur ce métier ?

On est taxé d’Amishs, de technophobes. Non, entre les deux, ni techno-optimistes, ni technophobes, mais techno-critiques.

A ton avis, comment va évoluer ton métier dans les années qui viennent ?

Le sujet d’un numérique plus responsable se répand très vite au sein des entreprises et du secteur public.

De nouveaux métiers sont en train de naitre : responsable Green IT, Designer écoconception, Consultant en audit d’impacts environnementaux du numérique, Formateurs…

Ton parcours

Raconte-nous ton parcours en quelques phrases : comment en es-tu arrivée à faire ce que tu fais ? Quelle(s) formation(s) as-tu suivie(s) ? Quelles ont été les étapes de ton parcours ?

Ingénieur CNAM, j’ai suivi une formation professionnelle de 3 jours, Ecoconception de Service Numérique.

Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?

Une formation sur les impacts environnementaux et l’écoconception est nécessaire. L’institut du Numérique Responsable et l’ADEME propose un MOOC gratuit.

Des Shifters proposent également un outil de sensibilisation, la Fresque du Numérique.

Toi

Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?

Sincérité, engagement et radicalité.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?

Veille active sur le sujet et se rapprocher des collectifs et associations pour contribuer aux travaux sur le sujet (The Shift Project, INR, Collectif Conception Numérique Responsable, WebAssoc…).


Merci, Richard !

Et aussi…

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