Ton métier
En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?
Concevoir frugalement c’est concevoir en prenant en compte la raréfaction des ressources naturelles.
C’est aussi par des solutions frugales, permettre plus de résilience pour les personnes en difficultés, en lien donc avec des enjeux environnementaux mais aussi des enjeux de compétitivité des entreprises et des enjeux industriels du coup face à la relocalisation et/ou la valorisation des ressources locales.
Au sein de Décathlon, il s’agit de promouvoir des innovations qui améliorent l’usage tout en diminuant notre impact environnemental.
Avec ma boutique sur Etsy, il s’agit de valoriser un savoir faire localement et de réparer plutôt que de jeter.
Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?
L’écoute, la disponibilité, l’exigence, la créativité, l’optimisme.
Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?
Concrétiser avec un collectif des projets utiles aux autres et à la planète, travailler avec des passionnés, explorer ensemble de nouveaux horizons.
A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?
Dans l’innovation frugale, il n’est pas toujours facile d’essentialiser et donc de renoncer.
Toujours dans cette approche, les situations, les enjeux et les produits sont différents : il faut s’adapter sans avoir de certitudes sur les résultats concrets et mesurables.
Qu’est-ce qui t’a poussé.e à faire ces choix professionnels ?
Explorer l’approche frugale, la partager avec d’autres entreprises, enrichir encore de nouvelles bonnes pratiques au contact d’autres personnes, d’autres initiatives car je suis persuadée que l’approche frugale est un levier de conception puissant et positif autant pour les Hommes, que pour la Planète et que pour un business model durable.
Ton parcours
Raconte-nous un peu plus en détails ton parcours…
J’ai une formation d’ingénieure textile que j’ai suivie en apprentissage. Dans ma promo, j’étais la seule d’ailleurs à sortir de maths spé et être « apprentie ingénieure », fille et garçon confondus.
Puis j’ai travaillé pendant 7ans dans la PME textile qui m’avait formée.
Apres 7 ans dans l’industrie, j’avais envie de découvrir la partie « amont » de la production. Je suis entrée chez Decathlon comme ingénieure composant au service de la conception produit. J’étais très en lien avec les fournisseurs de composants, domaine dans lequel j’avais travaillé pendant 7 ans. La création, le développement, et l’innovation en particulier se sont vite révélés comme passionnants pour moi.
Après 5 ans comme ingénieure composant, je suis devenue responsable innovation du process industriel nommé « gros cousu ». L’objectif était d’innover sur des composants, des technologies et des process plus efficients et/ou moins couteux.
C’est à ce moment là que j’ai découvert l’innovation frugale et compris à quel point elle était ancrée dans l’ADN de Décathlon. Au sein de la team « innovation » de Décathlon, nous (= 5 personnes) avons alors essayé de systématiser cette approche frugale dans la conception, la reconception et l’innovation produit.
Depuis 2 ans, je suis basée en Haute Savoie pour aider les sports de montagne (très en lien du coup avec des problématiques de frugalité) à innover.
Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?
Oui, les formations sur le process innovation, sur le coaching aussi, sur le développement produit, sur la gestion de projet.
Toi
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?
Ténacité, bienveillance, optimisme
Merci, Anne-Sophie !
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