Ton métier
En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?
J’ai co-fondé fertîles après avoir vécu pendant plusieurs mois l’expérience de La Bascule, mouvement de lobbying citoyen qui en 2019 a réuni 100 personnes en centre Bretagne dans une polyclinique désaffectée et qui a vu passer pendant 9 mois des dizaines d’organisations et des centaines d’experts, élus, militants, curieux.ses.
fertîles est née de l’envie de permettre au plus grand nombre de revivre une telle expérience irréversible et libératrice.
On propose des parcours en immersion de quelques jours à plusieurs semaines pour permettre à chacun de trouver sa voie d’engagement. A fertîles tu trouves les outils, la légitimité et le réseau pour passer à l’action au service des transitions écologique et sociales.
Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?
Relationnel (quel travail ne le demande pas d’ailleurs?!), flexibilité pour passer rapidement d’un sujet à un autre, capacité d’anticipation
Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?
Avec l’équipe nous avons travaillé et retravaillons régulièrement la question de nos zones d’enthousiasme et compétences.
Evidemment que 100% de ce que je fais ne rentre pas dans ma zone d’enthousiasme, mais un bon 80% oui, alors c’est ça qui me plaît : de m’être donnée les moyens de faire la plupart du temps ce que j’aime faire !
Et moi ce que j’aime faire est de tisser des liens avec des nouveaux lieux et communautés, d’échanger avec des personnes inspirantes pour voir ce qu’on peut faire ensemble, de challenger les entreprises qui commencent à se demander comment se préparer au monde de demain.
A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?
La comptabilité 🙂
Et aussi qu’avec l’équipe nous sommes souvent à distance donc une grande partie du temps tout se passe par des outils numériques.
Qu’est-ce qui t’a poussé.e à faire ces choix professionnels ?
J’ai sauté d’un boulot à l’autre à chaque fois que j’avais l’impression d’avoir fait le tour là où j’étais et que je me disais que j’aurais pu avoir plus d’impact ailleurs.
Ton engagement bénévole
Décris-nous en quelques mots en quoi consiste ton engagement associatif/bénévole
Mon engagement bénévole est dans la sphère politique.
Je milite pour que plus de femmes occupent des postes de pouvoir dans nos institutions.
J’ai mené une campagne lors des municipales 2020, et aujourd’hui je me forme pour continuer à m’investir et avoir toutes les chances de pouvoir être en position d’agir là où la loi se dessine.
Pourquoi avoir choisi de t’engager de la sorte ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?
Pourquoi l’engagement politique ? Parce que je suis profondément convaincue que pendant que le colibris fait sa part il faut aussi envoyer des gros seaux d’eaux pour s’en sortir 🙂
Il ne s’agit plus de changer quelques cartes, il est l’heure de changer radicalement les règles du jeu.
Ton parcours
Raconte-nous un peu plus en détails ton parcours…
J’ai fait des études en économie et statistiques, et j’ai beaucoup vadrouillé avant d’atterrir en France en 2013.
Mon parcours a été guidé par la recherche d’une réponse à la question suivante : comment faire en sort que chacune et chacun soit profondément libre de prendre sa voie ?
Cette quête m’a amené à travailler dans l’économie sociale et solidaire : microcrédit, foncier, formation professionnelle.
Et aujourd’hui fertîles qui incarne beaucoup des apprentissages au long de ce parcours…. varié !
Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?
Je dirais que non. Désormais il ne s’agit plus de « une formation » mais plutôt de rester tout au long de sa vie dans une dynamique d’apprentissage.
Toi
Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?
Justice !
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?
Si tu veux démarrer ton propre projet, mon conseil est d’avoir vécu sur ta peau le problème et/ou la solution. Incarner est la meilleur façon de transmettre.
Rien de pire que d’aller chercher un problème qui ne te concerne pas vraiment seulement parce que t’as absolument envie d’entreprendre !
Merci, Armonia !
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