Ton métier
En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?
Mon travail s’inscrit dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il n’a d’ailleurs que cette vocation, je prends énormément de plaisir à développer mon activité autour de ce qui est selon moi, un des plus grands enjeux auquel notre civilisation doit faire face. Je ne pense pas pouvoir trouver plus de sens en mon travail que la transmission de mes connaissances auprès des personnes voulant passer le pas de la transition.
Pourquoi l’avoir choisi ?
Depuis que j’ai l’âge de réfléchir plus mûrement à mes choix, j’ai toujours été attiré par les enjeux environnementaux, j’ai donc décidé de suivre une formation scolaire liée à la RSE et de fil en aiguille, j’ai décidé de me spécialiser dans un secteur particulier qu’était la stratégie climat.
Cependant, j’ai du trancher car d’autres sujets me plaisait énormément tels que la prise en compte de la biodiversité, une agriculture plus propre, les inégalités sociales… Le choix d’une orientation climat me permettait de répondre à un ensemble de problématique tout en restant captivant. C’est simple, il ne se passe pas un jour sans que je ne découvre ou redécouvre les sujets liés à mon métier.
Quelles qualités et compétences sont indispensables pour exercer ton métier au quotidien ?
La pédagogie est probablement l’élément le plus important de mon métier. Il faut savoir que le sujet du climat est très vaste, touche à énormément d’aspect et surtout, il existe souvent des écarts de connaissance entre les personnes. Il faut donc parvenir à maintenir un dialogue tout en prenant en compte qu’on ne s’adresse pas systématiquement à des experts.
L’organisation est un autre élément important, la gestion d’un projet aussi complexe doit être parfaitement cadré par une démarche qui a fait ses preuves afin de limiter les pertes de temps entre les demandes et les retours.
La curiosité (mais ça c’est valable pour tous les métiers), au fil des études, les informations se mettent à jour concernant les sujets du climat, il est nécessaire de travailler avec les données à jour afin de présenter les bons ordres de grandeur.
Enfin, je dirais polyvalent, non pas que le métier à proprement parlé mais en tant qu’indépendant, je dois aussi me concentrer sur les sujets que je considère moins prioritaire que d’accompagner les entreprises, tels que le démarchage commercial ou encore la comptabilité.(bien plus difficile qu’un bilan carbone).
Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton métier ?
La transmission, j’adore parler et par dessus-ça, j’adore apprendre et enseigner. J’ai toujours établi une relation explicative avec mon cercle proche d’ami et familial, j’adore transmettre et le fait de pouvoir faire de même dans mon travail me comble énormément. Surtout lorsque l’enjeu de transmission concerne les sujets environnementaux et plus particulièrement le climat.
A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?
Les aspects qui ne répondent plus vraiment à ce pourquoi j’ai décidé de faire ce travail, c’est à dire la comptabilité, les démarches administratives, la prospection. Ce sont des sujets qui me prennent une bonne part de mon temps, un temps que je ne passe pas à développer mes connaissances.
Plus directement dans mon métier, j’apprécie moins la partie consolidation des informations nécessaires à la comptabilisation carbone mais c’est nécessaire si je veux pouvoir communiquer et transmettre les résultats obtenus.
Quelles sont les idées reçues sur ce métier ?
Je n’ai pas encore eu d’idées reçu sur mon travail mais on a souvent l’impression que c’est très technique. Mon offre se présente ainsi dans ce sens, je travail en binôme avec un membre de l’organisme qui le souhaite afin de lui transmettre mes connaissances et ainsi permettre de développer une compétence climat en interne.
À ton avis, comment va évoluer ton métier dans les années qui viennent ?
J’espère très sincèrement que mon métier n’ait plus lieu d’être sur le moyen/long terme. La seule raison qui fait qu’un cabinet comme le mien puisse exister est la courbe du réchauffement climatique. Tant que ce sujet restera incompris et que nous n’apporteront pas de solution réelle, mon métier perdurera… J’essaye donc d’apporter des solutions à mon échelle mais je souhaite de tout cœur pouvoir me consacrer à des sujets plus optimistes.
Ton parcours
Raconte-nous ton parcours en quelques phrases : comment en es-tu arrivé à faire ce que tu fais ? Quelle(s) formation(s) as-tu suivie(s) ? Quelles ont été les étapes de ton parcours ?
J’ai toujours eu une sensibilité sur les sujets environnementaux depuis mes études supérieures. J’ai donc décidé de suivre un cursus spécialisé en développement durable et RSE à la Rochelle.
Lors de ce cursus, j’ai vraiment touché à l’ensemble des sujets RSE dont une partie pour le climat. C’est le coup de cœur et après l’obtention de mon diplôme je décide d’approfondir le sujet.
Je deviens très vite animateur de la fresque du climat, je passe une formation auprès de l’institut de formation carbone afin de devenir prestataire de service en comptabilisation carbone et je fais en sorte que mon offre soit totalement accessible en distanciel (contexte actuel oblige).
Avant de me lancer à mon compte, j’avais déjà effectué divers expériences professionnelles en alternance dont une en tant que responsable hygiène/sécurité/environnement dans l’industrie du nautisme et une en tant que responsable RSE dans le domaine de l’industrie en général. J’ai décidé de me lancer à mon compte après une petite recherche d’emploi assez frustrante, peu de retour malgré ma confiance sur le sujet, malgré des lettres et CV adaptées à chaque structure.
Cette frustration alimentée m’a fait prendre conscience que j’avais les cartes en main pour travailler à mon compte. Malgré mon jeune âge et la peur de l’entourage pouvant décourager car entreprendre est un mythe accessible qu’aux experts, je décide de me lancer, je découvre mes premiers clients et je ne regrette en rien ce choix. Comme répété incessamment, je n’avais rien à perdre !
Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?
À minima, il est nécessaire de passer une formation de niveau 2 auprès de l’institut de formation carbone, sans ça il est impossible de devenir prestataire légalement.
Par la suite, une sensibilité au sujet climat suffit amplement et savoir s’entourer de personne connaissant le sujet permettront d’évoluer dans le bon sens.
Toi
Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?
L’exemplarité : je ne pense pas pouvoir être crédible dans mes recommandations si je n’applique pas moi-même l’essence de mes convictions.
Les convictions justement, il est important de croire en ce que l’on fait car les avis divergent en autant de possibilité qu’il n’y a d’habitants, il est important de ne pas s’asseoir sur nos croyances.
La transparence, le but n’est pas d’être le meilleur, le but est de prendre tout ce qui peut être pris en compte afin de souligner ses lacunes et de progresser.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?
Savoir s’entourer, que ça soit en vrai ou sur les réseaux sociaux, l’information et l’apprentissage peut se faire partout.
Ne pas se laisser endormir par la sécurité du statut quo, si ça ne nous convient plus c’est qu’il faut changer, un métier qui nous demande la majeure partie de notre temps éveillé se doit d’être passionnant.
Ne pas être porté par l’argent, si notre motivation suprême reste l’aspect pécunier de la chose, nos choix seront toujours biaisés par cet aspect, allez vers ce qui vous plaît et non vers ce qui rapporte, puis l’argent… c’est fortement corrélé aux émissions de gaz à effet de serre, soyez exemplaire sur le sujet, restez pauvre ! 😂
Merci, Dylan !
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