Tes activités professionnelles
Qu’est-ce qui t’a poussé.e à faire ces choix professionnels ?
Je ne sais pas si on peut dire que quelque chose m’ait poussé à faire ces choix.
J’aime faire les choses par passion et mon épanouissement personnel est intimement lié à mon épanouissement professionnel.
Je m’oriente donc vers des choix professionnels épanouissants et passionnants !
En quoi ces activités s’inscrivent-elles dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permettent-elles de contribuer ?
Pour vous permettre de mieux comprendre comment ce projet de box pédagogiques écoresponsables s’inscrit dans les luttes écologiques et sociales qui constituent les enjeux majeurs de notre siècle, laissez-moi vous présenter deux petits faits que je trouve tout particulièrement intéressants !
Tout d’abord, saviez-vous que 69% de nos comportements écologiques, nos comportements en faveur de l’environnement donc, sont expliqués par notre connexion à la nature ?
Et ensuite, je vous invite à vous remémorer quelques uns de vos souvenirs d’enfance. Vous allez vite réaliser que bon nombre de ces souvenirs, non seulement vous font sourire simplement au travers du fait de prendre un instant pour se rappeler de l’expérience vécue, mais aussi qu’ils ont contribué à façonner votre identité en tant qu’adulte.
Et bien c’est à partir de là que le projet de box pédagogiques écoresponsables a vu le jour.
L’idée ?
Faire découvrir une science vivante et accessible aux enfants grâce à une pédagogie au contact de la nature pour leur permettre d’expérimenter cette dernière et de devenir acteurs du changement !
Les sensibiliser à l’importance de la nature tout en leur donnant des clés de compréhension pour qu’ils deviennent dés demain acteurs du changement !
En parallèle, mon projet de recherche actuelle consiste à développer des modèles démographiques afin d’étudier la dynamique d’une population de bélugas au Canada.
Reprenons tout cela ensemble pour mieux comprendre non seulement mon sujet de recherche, mais aussi comment celui-ci contribue aux luttes écologiques actuelles.
Petit rappel qui peut avoir son importance : le béluga est une espèce de cétacés vivant dans l’océan Arctique qui est également appelée baleine blanche en raison de sa couleur.
Dans le cadre de ce travail de recherche, nous nous intéressons plus particulièrement à une population de bélugas du fleuve Saint Laurent qui migre plus au Nord pour passer l’hiver. Il est important d’avoir en tête que le béluga est une espèce chassée à des fins alimentaires par les Inuits.
Cette population est en déclin depuis de nombreuses années, c’est-à-dire que le nombre d’individus diminue, et ce malgré les mesures de protection mises en place au travers de l’instauration de quotas de chasse.
Notre objectif ici est donc de mieux comprendre les facteurs environnementaux qui influencent la croissance de cette population.
L’environnement varie dans le temps, la température, la pluviométrie, etc. Et c’est normal !
Mais ces variations sont amplifiées aussi bien en termes d’intensité (écart de température entre les saisons par exemple) que de fréquence (laps de temps écoulé entre 2 évènements de sécheresse) avec les changements climatiques.
Il est donc important d’intégrer ces facteurs environnementaux dans des modèles mathématiques afin d’être en mesure d’étudier leurs effets sur la croissance de la population de bélugas.
Une fois cette étape d’intégration passée, nous serons capable de revoir les mesures de conservation en place, c’est-à-dire les quotas de chasse, afin qu’ils permettent de maintenir une croissance stable ou positive de la population de bélugas et ce de manière durable.
Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?
Adaptabilité, autonomie ET travail en équipe, sens critique, créativité, rigueur, organisation, bienveillance, positivisme.
Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?
La diversité !
Aucune journée ne ressemble à la précédente.
Les compétences auxquelles nous faisons appel, les personnes avec qui nous échangeons et collaborons, les tâches que nous réalisons, etc, tout ou presque est différent d’un jour à l’autre et je trouve ça incroyablement stimulant et formateur.
A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?
Au risque de paraître naïve, décalée ou trop positive, je crois qu’aucun aspect ne me déplait réellement au sens propre du terme.
Les incertitudes liées à la possibilité de trouver un nouveau contrat de recherche ou de lever assez de fonds pour réussir à lancer mon projet entrepreneurial sont en revanche sources d’inquiétude et de stress.
Ton engagement associatif
En quoi consiste ton engagement associatif/bénévole ?
Mon engagement bénévole a débuté au cours de mon doctorat avec la création du Projet Pangolin.
Il s’agit d’un programme du vulgarisation à destination du jeune public qui a pour objectif de sensibiliser aux problématiques environnementales actuelles. Grâce à des interventions bénévoles dans les écoles, de la primaire au lycée, le Projet Pangolin propose aux élèves grâce aux divers ateliers développés de mieux comprendre comment fonctionne un écosystème et leur donne ainsi la possibilité de devenir acteurs de la protection de l’environnement.
Mon engagement associatif s’est ensuite poursuivi en devenant co-présidente de l’association Explora Care. Cette association s’engage en faveur d’un tourisme durable et d’actions de terrain concrètes à impacts positifs sur l’Homme et/ou l’environnement.
Au travers de cet engagement, je participe à la mise en lumière d’initiatives engagées et positives, au développement de programmes de sciences participatives, et à la sensibilisation de l’impact d’un tourisme non repensé sur l’environnement.
Enfin, j’ai créé en parallèle de mon projet entrepreneurial l’association Meije. Le but premier de cette association est de rendre accessible l’ensemble des contenus pédagogiques développés par le projet Saperlipompons aux enfants dont les familles n’ont pas les moyens financiers d’y accéder grâce à un système de parrainage.
Pourquoi avoir choisi de t’engager de la sorte ?
Je viens d’une famille dans laquelle l’engagement est de mise. Ne pas s’imposer de limites dont nous dessinons nous-mêmes les contours, faire les choses qui nous tiennent à coeur et les faire bien.
Je crois que j’ai tout simplement baigné dans cette dynamique d’engagement et ce dans un cadre privilégie en pleine nature.
Aujourd’hui, je prends le même chemin et participe à faire perdurer l’héritage familial 🙂
Mon choix de m’engager ne découle pas d’une recherche de plénitude quelconque ou d’un vide que je ressentais le besoin de combler.
J’ai simplement emprunté le chemin qui me paraissait le plus naturel et en accord avec mes valeurs. Aujourd’hui, cela m’apporte un sentiment de sérénité immense, je fais ce que j’aime, je rencontre des personnes incroyables, je développe ma créativité, c’est juste génial !
Et un sentiment de liberté indescriptible, tellement de possibilités, d’envies, de rêves, …
Ton parcours
Raconte-nous ton parcours en quelques phrases
Un parcours étape par étape, sans ambition de me lancer dans la voix des longues études au départ 🙂
Après un baccalauréat scientifique obtenu dans un lycée agricole, je me suis orientée sur un DUT dans les domaines de la biologie et de l’environnement. Un premier stage réalisé dans un laboratoire de recherche en Irlande. Je rêvais du monde de la biologie marine, Cousteau, les baleines, etc.
J’ai étudié les saumons, un peu moins sexy mais tout aussi intéressant !
J’avais aussi de sérieuses lacunes en anglais à combler.
Une licence en sciences de la vie avec une spécialisation milieux de montagne ensuite, et un master biodiversité, écologie, et environnement duquel naitra mon intérêt pour la recherche.
Un stage sur les daims réalisé dans une station de recherche en Suède, un second sur les coyotes effectué aux Etats Unis, et c’était parti !
Une thèse ensuite, en France cette fois-ci. Une aventure passionnante et indescriptible aussi bien humainement que professionnellement.
Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?
Le doctorat est indispensable pour la casquette recherche de mon métier.
Pour la partie entrepreneuriat, je dirai qu’il suffit de passion et de persévérance !
Toi
Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?
L’intégrité, la bienveillance et l’humilité.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?
D’y aller !
Bien entendu il faut peser le pour et le contre, évaluer les risques, risques qui sont propres à chacun et font écho à la personne que nous sommes, mais ensuite il faut surtout s’écouter.
Si l’envie est là, si le sourire est impossible à enlever de votre visage quand vous pensez à votre envie de reconversion, si les petits papillons vous chatouillent le ventre, alors tentez !
Écoutez-vous et foncez.
Merci, Laura !
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