Marianne Roussel, créatrice de No bullsh*t jobs et commerçante en épicerie vrac

J'interviewe des personnes travaillant dans des entreprises dont la mission est d'avoir un impact positif social et environnemental, pour faire connaître ces entreprises de l'intérieur et les rôles des personnes qui y travaillent.

Je diffuse les interviews sous 2 formats :

  • Ecrit avec une Newsletter
  • Podcast sur les plateformes d'écoute (Spotify, Deezer, iTunes)

En parallèle, je suis aussi commerçante dans une épicerie vrac. Mon métier consiste à vendre des produits en vrac ( alimentaires, cosmétiques et d'entretiens) et à informer et conseiller les clients qui découvrent l'univers du Zéro déchet.
Il y a aussi un travail de logistique propre au commerce : gestion des stocks, des péremptions et aussi un travail propre au vrac avec la gestion des consignes qu'on récupère et retourne aux fournisseurs.
La relation de proximité avec les producteurs locaux, les clients et les commerçants voisins, est sans doute ce qui me plaît le plus.

Fonction actuelle

Commercial et Vente, Marketing/Communication, Enseignement & Formation

Fonction avant transition

Commercial et Vente

Secteur actuel

Alimentation, Commerce de distribution, Médias, audiovisuel, communication

Secteur avant transition

Accompagnement, conseil et services aux entreprises

Statut

Salarié.e, Auto-entrepreneur.se

Type de structure

Commerce de proximité et auto-entreprise

Mots clés

Newsletter, Travail, Emploi, Media, Podcast, Epicerie, Vrac, Zéro Déchet

Lien

https://www.linkedin.com/in/marianne-roussel-9b7727112/

Ton activité professionnelle

En quoi ton activité s’inscrit-elle dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-elle de contribuer ?

Le média No bullsh*t jobs, en faisant découvrir des personnes dont le métier à un impact écologique et/ou social positif, a pour but d’inspirer et d’aider les personnes qui se posent des questions sur l’utilité sociétale de leur job, à avancer dans leur réflexion, et pourquoi pas, à faire un premier pas vers un changement de vie pro.

En ce qui concerne mon travail dans l’épicerie vrac, il y a une dimension sociale forte dans mon métier.

En travaillant dans une épicerie vrac, je contribue à proposer un nouveau rapport à notre manière de consommer : manger local, gérer ses quantités.

Ensuite, dans ce métier, nous redonnons une place aux agriculteurs, artisans et producteurs locaux à travers une rémunération plus juste et une meilleure communication de leur travail.

La proximité avec les producteurs et les clients recrée d’ailleurs du lien social.

Au delà de la dimension sociale de ce métier, il y a une démarche écologique forte, à travers le circuit-court, la vente de produits biologiques (95% de produits bios dans le magasin) et la réduction des déchets à usage unique avec le système de consignes et en proposant aux clients de venir avec leurs propres contenants et sacs réutilisables.

Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?

En ce qui concerne No Bullsh*t Jobs :

  • Avoir un bon relationnel et être à l’aise pour poser des questions à des personnes qu’on ne connaît pas
  • Savoir bien écrire, sans faute pour retranscrire des interviews
  • Etre passionnée par les sujets traités : sens au travail, nouveaux modes d’organisation au travail, reconversion pro, ESS, écologie
  • Aimer créer, diffuser du contenu et communiquer sur les réseaux sociaux

Concernant l’épicerie, un bon relationnel, un intérêt pour les démarches Zéro déchet, anti-gaspillage et circuit-court sont souhaitables.

Il faut aussi être tolérant et inclusif : nous ne sommes pas là pour juger un client qui n’est pas encore dans la démarche ou discute le prix des produits mais pour l’informer et l’ouvrir à cette alternative.

L’esprit d’équipe est important, on doit penser équipe avant individuel dans le commerce.

Et enfin, le dynamisme et la motivation sont nécessaires car il y a parfois plusieurs tâches à accomplir en même temps, surtout en période d’affluence où l’on peut être sollicité(e) par 2 ou 3 clients en même temps dans le magasin.

Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?

Rencontrer des personnes avec des profils très différents mais qui ont toutes l’envie d’agir et de repenser leur manière de faire au travail.

A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?

Pour No Bullsh*t Jobs : poster du contenu avec la même fréquence. Communiquer sur les réseaux pour faire connaître le média.

A l’épicerie, ce qui peut être difficile, c’est que c’est un métier intense et il y a des moments où je suis fatiguée et je n’ai pas toujours l’envie d’être agréable et souriante devant le client, mais il le faut !

Heureusement, il y a les collègues pour se soutenir dans ces moments-là 🙂

A ton avis, comment va évoluer ce métier dans les années qui viennent ?

Je pense que le métier de créateur.ice de contenu va être de plus en plus adopté, car il répond à un besoin d’indépendance très présent aujourd’hui.

Il peut être exercé en parallèle d’une activité et c’est un métier dans lequel on peut commencer en tant que débutant.e, s’autoformer et s’améliorer de jour en jour.

Ton parcours

Raconte-nous ton parcours en quelques phrases : quel a été le déclic pour ta reconversion ?

Après mes études en école de commerce, j’ai fait un stage de fin d’études à Paris, dans un organisme de formation qui accompagnait des personnes en quête de sens et en réflexion professionnelle.

Je pense que c’est là que j’ai eu un déclic.

Je me suis dit qu’il se passait quelque chose dans le monde du travail : j’ai rencontré des personnes qui souhaitaient changer de voie, de rapport au travail, aligner leur vie pro et perso et être plus épanouies.

A la fin du stage, j’ai obtenu un CDI en tant que commerciale dans une startup IT dans le domaine RH.

La mission de la boîte était de casser les silos et les biais liés au recrutement dans les grandes entreprises. J’aimais beaucoup l’esprit.

Son rachat m’a menée à chercher un nouveau travail et ça m’a motivée pour me lancer sur un projet perso que j’avais en tête depuis un moment : No bulls*t jobs, une newsletter pour mettre en avant des entreprises à impact social et environnemental et leurs offres d’emploi.

Puis j’ai quitté Paris pour revenir dans ma Bretagne natale et j’y ai développé mon projet en m’impliquant en parallèle sur Ways To Shift.

Je voulais retrouver un travail, mais cette fois, j’avais envie de m’impliquer dans une organisation comme celles que je mettais en avant sur ma Newsletter.

C’est un peu par hasard que j’ai trouvé ce job chez « Les Bocaux d’Ana » à Brest, en toquant à plusieurs portes. Lorsque j’ai contacté Ana, la gérante, pendant l’été 2020, elle cherchait justement à recruter.

Cela fait 5 mois que j’y travaille maintenant. Ce qu’Ana recherchait c’était surtout un savoir être, de la motivation et un intérêt pour la démarche.

Pour le reste, j’ai appris sur le tas, et j’apprends toujours d’ailleurs 🙂

Toi

Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?

La transparence, l’écoute et la communication, la remise en question, l’envie d’agir, la sincérité, la bienveillance, l’humilité

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?

Allez-y !

Certes, sauter le pas vers une reconversion, ce n’est pas facile et ça peut prendre du temps.

Mais si vous en avez envie, faites-vous confiance et faites-le, ça vaut le coup et puis ça apporte beaucoup de fierté 🙂


Merci, Marianne !

Et aussi…

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