Ton métier
En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?
La mobilité est un enjeu majeur du développement économique et social des territoires, puisqu’elle permet l’accès au travail, à l’éducation, à la santé, etc…
Elle est aussi un facteur majeur de pollution (les émissions de GES du secteur des transport représente 31% de l’inventaire des GES en France en 2019), avec des impacts importants sur la santé (stress, pollution, accidentologie..) et l’environnement (en intégrant aussi des problématiques plus vastes que les émissions de GES, comme l’étalement urbain facilité par l’amélioration des systèmes de transport, ou encore l’occupation de l’espace public ).
Repenser les systèmes de mobilité, non seulement du point de vue technologique, mais aussi en intégrant de nouveaux services, de nouveaux usages, est donc un enjeu majeur de la transition énergétique
Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?
Curiosité, capacité relationnelles, qualités de communication, de synthèse
Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?
La complexité extrême du sujet, la richesse que représente la collaboration avec les différentes disciplines scientifiques, les collectivités, les industriels, le caractère mondial du sujet, l’impact potentiel des développements que nous menons sur la transition énergétique
A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?
La nécessité de continuer la sensibilisation sur l’urgence d’agir, pas encore partagée par tout le monde, et la difficulté de trouver des convergences entre des milieux scientifiques et industriels dont les cultures sont très différentes.
A la fois une richesse, et un challenge…
A ton avis, comment va évoluer ce métier dans les années qui viennent ?
Faire travailler en symbiose des écosystèmes différents va devenir une nécessité de plus en plus répandue, pour aborder des sujets aussi complexes et systémiques.
La composante collaborative et le travail en réseau de ce métier va se renforcer, de même que la capacité à écouter, comprendre et faire communiquer des structures utilisant des référentiels, une grammaire, un cadre méthodologique très différents
Ton parcours
Raconte-nous ton parcours en quelques phrases : comment en es-tu arrivé à faire ce que tu fais ? Quelle(s) formation(s) as-tu suivie(s) ? Quelles ont été les étapes de ton parcours ?
Je suis diplômée d’une Business School, et j’ai effectué un parcours long (plus de 20 ans) dans l’industrie automobile.
J’y ai tenu des fonctions diverses dans le secteur de la distribution et des services. C’est par ce biais que je me suis intéressée au développement des services automobiles, d’abord classiques (financement location, gestion de flottes…) puis j’ai assisté à la montée en puissance des préoccupations environnementales et l’émergence des premiers services de mobilité plus innovants (comptes mobilité, autopartage, covoiturage…).
J’ai participé aux premières tentatives de développement de services dans les années 2010 à 2014, puis j’ai bifurqué vers un institut de recherche dédié à la mobilité durable quand celui-ci a été créé, en 2014.
Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?
Non. Par essence nous évoluons dans de contextes pluridisciplinaires.
En revanche il est préférable de disposer d’un solide cadre méthodologique, de beaucoup de rigueur et d’honnêteté intellectuelle, et d’un grand sens de l’écoute.
Toi
Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?
La responsabilité, la loyauté, la créativité
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?
Trouve un projet dont le contenu te concerne vraiment. Un projet de recherche est un travail difficile, sur le long terme, parfois ingrat. Il faut vraiment croire en ce qu’on fait. Et ne pas hésiter à demander conseil, rencontrer des professionnels, participer à des webinaires, conférences, réunions publiques… pour bien appréhender le sujet
Merci, Nadège!
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