Priscille Cadart, Eco-conseillère

"Le métier d'éco-conseiller est caractérisé par une approche transversale et multidisciplinaire et une recherche systématique de l'implication des parties prenantes.
Chaque éco-conseiller est différent, en fonction de son profil d'origine. Le travail de l'éco-conseiller se décline en général en 3 types d'activités : le conseil, la conduite de projet et l'accompagnement au changement (sensibilisation, concertation, formation).

Je suis actuellement encore étudiante en mastère spécialisé, mais déjà mobilisée par l'association ECO-Conseil pour une prestation auprès de la Ville de Strasbourg dans le cadre de l'accompagnement du changement des usages suite à la déminéralisation des cours d'école. Concrètement, cela consiste à animer des séances de concertation mobilisant des outils d'intelligence collective, produire des guides pour l'animation et la mise en relation avec des acteurs qui mettent à disposition des outils pédagogiques.

Les éco-conseillers travaillent pour divers types de structures : les collectivités, les associations (métiers de "chargé de missions"), mais aussi les entreprises (responsables Développement Durable, RSE ou gestion de démarche de certification environnementale) et un certain nombre font du conseil en indépendant (en coopérative d'emploi, en micro-entreprise ou même montés en cabinet)."

Fonction actuelle

Conseil, Fonction publique, Gestion de Projet, Stratégie et Management

Fonction avant transition

Installation, Maintenance et Réparation, Relation Client

Secteur actuel

Accompagnement, conseil et services aux entreprises, Education, Formation et Sensibilisation

Secteur avant transition

Education, Formation et Sensibilisation, Energie

Statut

Etudiant.e

Type de structure

Collectivité, Etablissement d'enseignement supérieur

Mots clés

Sensibilisation, Associations, Conseil, Formation

Lien

https://www.linkedin.com/in/priscille-cadart-0643b864

Ton métier

En quoi ton travail s’inscrit-il dans les luttes écologiques et sociales ? A quels enjeux et de quelle manière te permet-il de contribuer ?

Ce métier s’inscrit dans l’aspect systémique des luttes écologiques et sociales, avec un accent très prononcé sur les outils de collaboration et de co-construction. La solution à tous les enjeux (climatiques, biodiversité, sociaux, etc.) sera collective et toutes les parties prenantes (entreprises, collectivités territoriales, associations, citoyens, élus) doivent être impliquées.

Quelles qualités et compétences sont indispensables dans ton travail au quotidien, tant techniques qu’humaines (relationnel, créativité, pédagogie…) ?

Au quotidien, il y a une grande part de compétences relationnelles, en priorité la capacité d’écoute et de compréhension des enjeux propres à différentes parties prenantes. La possibilité de reformuler et de communiquer efficacement est une compétence utile. Une capacité d’animation de réunions et des compétences en gestion de projet sont nécessaires. La didactique et la capacité à adapter son discours aux interlocuteurs (se mettre au bon niveau de communication, suivant les valeurs ou enjeux communs) est également très importante.

Les compétences techniques vont dépendre du profil d’origine de l’éco-conseiller : de mon côté, j’ai un profil d’ingénieure et j’ai travaillé dans la formation technique, alors j’ai une bonne connaissance des techniques et enjeux propres à l’ingénieur.

Aujourd’hui, qu’est ce qui te plait le plus dans ton travail et ces différentes activités ?

L’accent mis sur les relations de collaboration. J’ai été impressionné par la puissance de l’intelligence collective et les possibilités d’engagement permises par les démarches de co-construction.

A contrario, quels aspects apprécies-tu moins ou sont plus difficiles ?

Ce qui est plus difficile c’est de travailler avec des organisations qui n’ont pas encore cette culture de la concertation et de la co-construction. S’adapter et travailler pour une structure qui est très basée sur la relation hiérarchique et concurrentielle est difficile et frustrant quand on sait qu’il faut pouvoir mobiliser tous les cerveaux pour envisager des solutions aux enjeux énormes que représentent les questions socio-écologiques.

Quelles sont les idées reçues sur ce métier ?

On entend « éco-conseiller », on peut penser « consultant indépendant », ce qui n’est pas la norme. Le métier est assez large et chacun peut en faire sa propre définition.

A ton avis, comment va évoluer ce métier dans les années qui viennent ?

On est déjà à la 32e promotion d’éco-conseillers. Le métier est déjà très large en lui-même, il se construit beaucoup en fonction des débouchés et des profils de ceux qui passent par le mastère spécialisé.

Au début il y avait beaucoup de débouchés dans la préservation des milieux naturels et les collectivités. Il y a eu une vague de « Plans Climat » et autres stratégies territoriales qui a bien marqué les offres d’emplois. En ce moment on constate une forte poussée de demandes des entreprises : changer le système de l’intérieur devient un impératif.

Ton engagement bénévole

En quoi cela consiste-t-il ?

Je travaille pour les Shifters à la conception de formations.

J’anime également des Fresques pour le Climat et je parraine un étudiant boursier via l’association Article 1.

J’adhère également à l’association BoMa – Les BOnnes MAtières d’Alsace qui travaille pour la promotion du réemploi des matériaux du bâtiment (second œuvre).

Pourquoi avoir choisi de t’engager de la sorte ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?

Parce qu’il y a plein de sujets parmi les luttes écologiques et sociales qui m’intéressent et que j’aime utiliser mon énergie à travailler sur plusieurs choses en même temps. La transmission me parle particulièrement.

Ton parcours

Racontes-nous un peu plus en détails : que faisais-tu avant et quel a été ton parcours ? Quel a été le déclic pour ta reconversion ? Comment s’est passée ta reconversion ? Quelles formations as-tu suivies ?

Les questions socio-écologiques sont dans mes origines car je suis fille d’agriculteur pionnier du bio et militant pour l’agriculture paysanne.

J’ai suivi des études d’ingénieur dans l’énergie car je voulais participer à la transition énergétique en trouvant des solutions techniques.

J’ai ensuite voulu tenter « l’entrisme » dans un groupe industriel de l’énergie, où il y avait beaucoup à faire en terme d’optimisation des consommations énergétiques. C’est grâce à cette entreprise que j’ai pu découvrir le métier de la formation : pendant 2 ans j’ai formé des marins à la maintenance des équipements de propulsion électrique. Le métier était passionnant techniquement, mais la majorité de mes clients étaient des compagnies de croisière et la dissonance cognitive a commencé à devenir importante.

La logique ultra-financiarisée du groupe côté en bourse a eu raison de ma motivation à faire changer les choses « de l’intérieur » et j’ai profité d’un plan de restructuration pour réfléchir à la direction que je voulais donner à ma carrière. J’ai suivi un coaching individuel pendant 3 mois qui m’a permis de prendre conscience de mes valeurs et de ce qui était important pour moi. Suite à celui-ci j’ai décidé de m’inscrire à une formation dont j’avais entendu parler dans mon école d’ingénieurs : le mastère spécialisé « Eco-conseiller » pour me donner une légitimité sur des questions transversales liées aux enjeux environnementaux et sociaux (au delà de la technique et de l’énergie).

Y a t’il selon toi des formations indispensables pour faire ton métier ?

Mastère spécialisé Eco-conseiller.

Toi

Quelles sont les valeurs les plus importantes pour toi ?

L’écologie, le soin de la relation, la transmission et la joie.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce métier ou, plus généralement, se reconvertir ?

Apprendre à se connaître soi-même et prioriser ce qui est important pour soi.


Merci, Priscille !

Et aussi…

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